Une histoire du Moyen Âge au Second Empire
Le Château de La Tourlandry est l’un des nombreux sites historiques touristiques de l’Anjou. Depuis 2019, le Château débute une nouvelle page de son histoire en ouvrant ses portes au public comme site touristique.
Aujourd’hui en partie restauré, il accueille tous les ans toujours plus de visiteurs !
Il conserve les traces de l’Histoire du territoire en traversant les siècles, du Moyen-Âge au XIXe siècle. Le Second Empire est la période que nous avons choisi de mettre en valeur ici au Château de la Tourlandry. Vous pourrez y découvrir le tournant de la révolution industrielle sous le règne de Napoléon III, dernier empereur des Français, venu rencontrer Mme Fourchy, femme du propriétaire des lieux à l’époque…
Le Second Empire au Château de la Tourlandry
Emile Fourchy, marié à Marie-Zoé Richard, fera construire dans l’enceinte du château, le bâtiment central actuel en 1854 achevé en 1856. Ce couple et leurs parents ont marqué l’histoire locale: legs au Bureau de bienfaisance, dons pour l’église, pour les écoles et pour les pauvres.
La célébrité du Château tient notamment aux visites répétées de Napoléon III, matérialisées par la présence de trois séquoias offerts par l’Empereur en souvenir de son passage. Il offrit également à Mme Fourchy un grand tableau qu’elle a légué à l’église : il s’agit d’une copie d’un tableau de Lorenzo di Credi représentant la Vierge présentant l’Enfant Jésus à St Julien et à St Nicolas. Ce tableau porte encore la mention « don de Napoléon III au Château de La Tourlandry ».
En savoir plus sur l'histoire
Les Origines au Haut-Moyen Age
Ve siècle
Le tout premier élément écrit parlant du domaine date de la période du Haut Moyen-Âge, sous le règne de Clovis. Un Chevalier dit « Landry » choisit d’investir un lieu sur le toit de l’Anjou proche de son point culminant de 216 mètres vers l’année 493. Ce seigneur est le premier membre connu des seigneurs de la Tourlandry , il est nommé Landricus Dunensis. Ces héritiers firent construire la tour du guet qui a donné son nom à la famille et qui est mentionnée dans un cartulaire du XIIe siècle
Cette tour donnera au château son nom puis celui du village dit de « La Tourlandry ». Le bâtiment restera protégé de douves, fortifiée au XIIe siècle, actuellement encore pleines eaux. Elles sont depuis toujours alimentées par une source souterraine naturelle, fait quasiment unique dans le Maine-et-Loire !
Il faut tenir pour légendes les écrits de Bourdigné et de Hiret (XVIᵉ siècle) qui racontent des luttes en Bretagne au Vᵉ siècle où se serait distingué un seigneur et chevalier : Landry de la Tour. Les généalogistes pensent que la famille dite « de la Tourlandry » remonterait bien avant la fin du XIᵉ siècle, à l’époque où l’on retrouve ses premiers chevaliers, connus comme témoins dans les cartulaires de la région.
Geoffroi de La Tour Landry – Une renommée Européenne au XIVe siècle
Geoffroy de La Tour Landry est issu d’une famille de la noblesse angevine, les seigneurs de La Tourlandry, dans l’actuel département de Maine-et-Loire.
La date de naissance de Geoffroy IV, chevalier et seigneur, n’est pas connue, mais doit se situer avant 1330. Il a participé à diverses campagnes de la Guerre de Cent Ans, en tant que partisan des rois de France. En 1346, il est présent au siège d’Aiguillon mené par Jean le Bon, alors duc de Normandie. En 1353, son nom apparaît dans une montre militaire.
En 1364, il fait partie des troupes de Charles de Blois à la bataille d’Auray, puis combat à Cherbourg en 1378 aux côtés du connétable Bertrand Du Guesclin. En 1378, 1380 et 1383, il est attesté dans divers documents comme chevalier banneret, ce qui témoigne à la fois de l’importance de sa situation militaire et de son statut social.
Sa notoriété tient du Livre pour «L’enseignement de mes filles» (aussi appelé Livre du Chevalier de la Tour Landry). Cet ouvrage est constitué d’un traité d’éducation morale destiné à ses propres filles, qu’il composa de 1371 à 1373. Ce livre fut un succès en Europe, notamment en Angleterre aux mœurs beaucoup plus strictes que sur le territoire français.
Ses enfants, destinataires de son œuvre, sont issus de son premier mariage avec Jeanne de Rougé. On lui connaît au moins deux fils et trois filles. L’aîné des fils, Charles, est tué à la bataille d’Azincourt en 1415. De ses filles, Marie épouse Gilles Clérambault en 1389, meurt sans laisser d’enfants avant 1400. Les deux autres, Jeanne et Anne, se marient avec deux fils de Louis, vicomte de Rochechouart, conseiller et chambellan du roi de France, Charles V.
En effet, Geoffroy de La Tour Landry s’est marié à deux reprises. En 1353, il épouse d’abord Jeanne de Rougé, d’une riche et influente famille bretonne, fille de Bonabes IV sire de Rougé et de Derval, vicomte de La Guerche, conseiller du roi Jean. Après la mort de Jeanne, Geoffroy de La Tour Landry contracte une nouvelle union en 1391 avec Marguerite des Roches, veuve de Jean Clérambault, un riche chevalier.
« Le chevalier de La Tour Landry offrant son livre à ses filles »
Estampe sur bois attribuée à Albrecht Dürer, Der Ritter vom Turn, imprimé par Michael Furter, Bâle, 1493
Divers passages du Livre «L’enseignement de mes filles» fournissent certaines informations concernant le niveau culturel et les intérêts littéraires de son auteur. Il semble avoir disposé d’une collection respectable de manuscrits pour l’époque, puisqu’il mentionne les « livres que je avoye, comme la Bible, Gestes des Roys et chroniques de France, et de Grèce, et d’Angleterre, et de maintes autres estranges terres ». Très instruit, il connaît d’autres œuvres, comme les histoires de Constantinople et la Vie des Pères, de même que deux romans de la seconde moitié du XIIIe siècle, La Châtelaine de Vergy et Le Roman du Châtelain de Coucy et de la Dame de Fayel. Selon Anne Marie De Gendt, « plusieurs remarques dans le Livre dénotent (…) une certaine familiarité avec la littérature de l’époque: romans chevaleresques, fabliaux, exempla et chansons lyriques. (…) Il connaît bien les conventions de la lyrique courtoise et semble avoir lui-même taquiné les muses, au temps de sa jeunesse, car selon ses dires il a composé plusieurs pièces lyriques pour exprimer l’amour qu’il vouait à sa bien-aimée. ».
Geoffroi de La Tour Landry meurt entre 1402 et 1406.
En 1494, Françoise de la Tour Landry, héritière de Geoffroi et épouse de Hardouin de Maillé (famille de Touraine) voit son nom et ses armoiries attachées à ceux de son époux pour donner : « de Maillé, de la Tourlandry ». En 1573, leur fils François obtient le titre de Baron de la Tourlandry.
Révolution Française et Guerres de Vendée
A la veille de la Révolution, le domaine du Château était prospère, entouré de douves intérieures et extérieures englobant les dépendances, alimentées par un petit étang. La façade d’entrée avec pont-levis était dominée par 3 tours. Au Nord, la chapelle seigneuriale jouxtait l’église, aujourd’hui disparue à l’exception du clocher.
La période révolutionnaire sera terrible pour les Landériciens. Début 1793, la mort du Roi et la levée en masse de 300 000 hommes mettent le feu aux poudres. Les hommes du territoire de la Vendée Militaire vont s’enrôler en grand nombre dans l’Armée Vendéenne et participer à tous les combats et à la virée de Galerne. Pendant ce temps plus de 130 femmes seront arrêtées, conduites en prison où beaucoup vont mourir. Début 1794, les Colonnes Infernales de Turreau mettent le pays à feu et à sang : l’église, le bourg, les fermes et le Château, rien ne sera épargné, la famille De la Haye Montbault propriétaire depuis le XVIIIe siècle n’ont plus que des ruines.
Après cette époque tragique, le domaine est acheté par Jacques Pinçon (ou Pinson) de Valpinçon, notaire à Paris avant 1807. Les De Valpinçon demeurent au château et seront parrain et marraine de deux cloches historiques, fondues dans la cour du château.
En 1828, les châtelains Valpinçon ont rencontré la duchesse de Berry, dernière représentante de la monarchie des Bourbons. Elle revient dans la région en 1832 pour susciter un soulèvement légitimiste, sans succès. Lors de son passage, elle se rend en pèlerinage dans les campagnes autour du Château de La Tourlandry.
La statue du Généralissime Cathelineau
Cette statue commémorative du départ des Pins en Mauges du généralissime, vous accueille aujourd’hui sous les voûtes du Château. Elle était à l’origine dans le parc du domaine de la Giraudière.
Elle rappelle que les hommes de la Tourlandry comme d’autres hommes des Mauges étaient sous le commandement de ce personnage emblématique des Guerres de Vendée en1793.
Jacques Cathelineau, Maugeois et Premier généralissime de l’Armée catholique et royale Vendéenne.
Le château aujourd'hui
Le Château actuel est composé de fragments de chacune de ses différentes vies. Le bâtiment central du Second Empire succède aux précédents châteaux édifiés entre le XIe et XIXe siècle. Il reste bordé de deux tourelles du XVe siècle ainsi que d’un pigeonnier de la même époque. Les ponts anciens sont toujours praticables et vous emmènent vers les différents espaces extérieurs où est conservée une empreinte végétale forte. Restée indemne pendant 35 années, elle est aujourd’hui remaniée tout en conservant les traces de son histoire.
Découvrez la visite du château
Aujourd’hui ouvert au grand public, entrez dans un lieu qui se veut être une photographie du Second Empire, château qui s’est lui-même démarqué sur le territoire à cette période en étant le premier à recevoir l’électricité et le téléphone. Un site destiné à vous remémorer l’Histoire de la Révolution Industrielle, les Sciences, les Techniques et enfin l’intérêt grandissant pour la Nature et ce qui la compose.